-S'il-vous-plaît ?
Pas de réponse. Malandrine commence à taper du pied, énervée. S'il pouvait au moins retirer ses écouteurs. Mais non, il restait là, à lire elle-ne-savait-quoi avec ses stupides écouteurs dans les oreilles, ignorant totalement Malandrine.
Elle était au rez-de-chaussé de ce grand bâtiment qu'est Tnatum, et elle patientait. Elle n'avait pas la moindre idée du chemin que devaient prendre les nouveaux employés pour se présenter et ça ne risquait pas d'être ce gardien qui l'informerait.
Elle se mit à arpenter la pièce, sa valise traînée derrière-elle. Y aurait-il un quelconque plan, sur ces murs ? Non, personne n'avait dût y penser. Personne. Ce mot allait aussi à cette pièce, vide de monde si l'on ne comptait ni Malandrine, ni le gardien.
Son manteau trempé par la pluie qui continuait à battre les fenêtres de l'établissement, elle le portait sous le bras. Les seuls sons qui lui parvenaient étaient le crissement de ses chaussures sur le carrelage et le ronronnement des roulettes sous sa valise. De temps à autre, elle entendait le bruit que faisaient les pages du livre que lisait le gardien. À part ça, elle était noyé dans un silence total.
Elle s'arrêta. Autour d'elle, une porte d'ascenseur au côté du quel s'élevait et descendait deux escalier et une bonne douzaine d'autres portes. Elle se serait cru dans un hôpital.
Elle fit demi-tour et revint près du gardien.
-S'il-vous-plaît !
Mais toujours aucune réponse.
Cette fois, elle perdit patience et s'avança vers les escaliers. La logique aurait voulu qu'elle monte mais elle n'aimait pas les évidences, aussi descendit-elle.
Sa lourde valise faillit la dépasser dans la descente et elle fut heureuse d'être enfin en bas, avec la possibilité de poser enfin ses bagages.
La salle était encore d'un blanc éclatant, à croire qu'elle se trouvait dans un asile. Le seul point positif, c'est qu'elle cru voir quelque part les mots "Salle d'accueil". Bien. Même si ce n'était pas là où les employés se faisaient accueillir, au moins quelqu'un viendrait. Elle regarda sa montre. Il était tard. Peut-être que personne ne viendrait, finalement.
Elle s'approcha de l'une des nombreuses chaises qui étaient disposées autour d'une longue table et s'y assit.
C'était peut-être ici que fut accueillie sa sœur, il y avait déjà bien longtemps. Elle frissonna légèrement. La salle n'avait rien de vraiment chaleureux ; elle lui donnait une impression glaciale.